Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

maîtres ; si vocale, demande les ariettes de tenore, de prima et seconda donna, des meilleurs opéras de Pergolèse, Cima-rosa, Paësiello, Zingarelli, Meyer.

Adieu, ma chère Pauline ; je te recom­mande de lire Plutarque et Racine, et de bien réfléchir sur mes lettres ; je t'en écrirai bientôt une de huit pages.

Si tu étais aveugle, tu n aurais aucune idée du rouge, du vert, du jaune, en géné­ral des couleurs ; tu n'aurais aucune idée de la lune, tu ne regarderais le soleil que comme un corps échauffant.

Si tu ne sentais pas, tu ne distinguerais pas l'odeur de la rose de celle de 1 œillet.

Si tu n'entendais pas, tu ne distinguerais pas un mi d'un fa etc., etc.

Donc, nos idées nous viennent par nos sens. Réfléchis à celte grande vérité.

46. — A A EDOUARD MOUNIER

[Paris], 16 prairial an XI. [Dimanche, S Juin 1803.)

e n'ai reçu qu'il y a huit jours, mon cher Maunier, votre lettre de morale du 9 pluviôse. Jamais morale n'est venue plus à propos; j'étais excédé de deux

•1