Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/158

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divine language in his counlry ! ? A votre place, je ferais la folie, non par ambition, niais pour voir une des plus Belles époques de l'histoire moderne. Je suis gai depuis que je suis malade. J'ai eu une fièvre qui s'est annoncée d'abord comme très violente et qui a cédé peu à peu aux re­mèdes. Et vous ?

Après le plus bel automne, nous avons ici, au milieu de nos vendanges, un temps digne d'Ossian ; des tempêtes de pluies et de vent engouffré dans nos hautes mon­tagnes qui émeuvent ; le lendemain, les xVlpes couvertes de neige et un air pur et frais qui invite à la chasse. Je trouve que toutes ces révolutions, dans les grandes productions de la nature comme dans le cœur de l'homme, se ressemblent, sublimes de loin et bien tristes de près. Adieu, mon cher Mounier, comptez-moi pour un de vos meilleurs amis. Vous avez ici une cousine qui devrait bien vous y amener ; jamais plus de pudeur ne se joignit à tant de beauté. Elle n'est pas si dévote qu'on vous l'avait faite. Croyez-vous que D... en soit bien amoureux ?

xi. ts.

P.-S. — Présentez mes hommages à

1. Sour entendre dans son paya la divine langue de Shakspeate. — Allusion au projet du premier consul d'opérer un débarquement en Angleterre.