ma chambre et rends-moi le service de m'éerire une fois par semaine au moins.
Cette lettre est bien sérieuse ; mais, ma pauvre petite, je suis si las de faire de l'esprit, avec le corps et le cœur souffrants, que je suis heureux de trouver a compre-hensive soul1. Pardon de ces trois mots anglais, c'est une distraction ; je les aime beaucoup parce qu'ils renferment une belle chose presque intraduisible. Dryden s'en sert pour exprimer que Shakspeare à une âme compréhensive, une âme qui comprend tous les chagrins et toutes les joies, qui a le plus haut degré de sympathie. Voilà le vrai baume d'un homme que la sensibilité rend malade ; cela est bien ridicule à dire, mais bien pénible à sentir ; voir qu'il n'y a de bonheur que dans la rencontre d'une âme compréhensive et se dire : « Cette âme n'existe pas. »
Je lis les poètes ; cela me distrait ; en dernière analyse, c'est le plus vif plaisir. Hier, voulant lire quatre vers pendant mes nausées, je parcourus tout Pompée de notre Corneille et je fus ravi ; les autres me paraissent bien froids.
Tu sens bien que tout ce bavardage n'est que pour toi ; il faut ne communiquer aux indifférents que les plaisanteries
l. Une &me qui me comprenne.