Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/269

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la vie, mais toutes les choses comestibles de la vie, que je prends le triste ipéca-cuanha mêlé d'émotique après-demain. Ne dis pas cela à ma taian, que cela inquié­terait inutilement. Cette maladie, qui est un embarras intestinal et qui ne me gêne que par l'embarras de ma bourse, n'est rien au fond ; mais elle me rend toujours incapable de bonheur sept à huit jours, et de pareilles semaines finissent par composer une vie ; je suis donc fer­mement résolu à me guérir. Ce matin, les savanlissimi dodores m'avaient tellement persuadé que, sans le sacre, je serais allé vous voir tout de suite ; niais il serait nigaud de quitter Paris en ce moment, d'abord pour le sacre, ensuite pour les bais. Je n'irai donc à Grenoble que vers la fin de pluviôse.

C'est bien long cinq mois ! si j'osais, je partirais presque le 18 ; mais, toujours la grande raison ! il faut réfléchir quand on entre et qu'on ne sait pas quand on sorti­ra. Je mourrais de peur de me repentir en arrivant à la porte de France.

Tu vois que je ne te parle pas beaucoup de madame de Nardon : c'est exprès, pour ne pas l'attrister. Cette excellente femme n'embellira plus le monde bientôt et c'est une des raisons qui fait que j'au­rai besoin de Claix. Tâche d'y faire faire