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Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/279

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77. — A

A SA SŒUR PAULINE

1804.

J’ai changé de logement, ma bonne amie ; j’habite actuellement la plus belle rue de Paris, nommée la rue de la Loi, et, dans cette rue, un joli hôtel nommé hôtel Ménars, vis-à-vis la rue Ménars[1]. Dis cela à nos papas afin qu’ils adressent là leurs lettres. J’espère bien aussi que tu y en adresseras quelques-unes, et franchement tu m’en écrirais davan­tage si tu savais le plaisir qu’elles me font ; mais tu dois le savoir, ou tu ne sauras jamais rien, depuis le temps que je te dis qu’elles m’ont toujours fait beaucoup de plaisir, mais que, dans ce moment, elles m’en font tant, qu’elles me deviennent nécessaires.

Diverses circonstances m’ont éloigné de la société des gens qui sentaient avec moi : mon excellente amie[2] n’est plus qu’un instrument à douleurs ; je ne veux pas sentir avec sa fille, et je tâche, au con-

  1. Beyle dut venir habiter l’hôtel Ménars vers novembre 1804.
  2. Sans doute Mme de Nardon.