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82. — A

A SA SCEUR PAULINE

25 Pluviôse an XIII. [Jeudi, lé Février 1805.]

e suis honteux, ma chère petite, de répondre si tard à ta charmante et trop courte lettre ; mais c'est que je voulais répondre auparavant à une grande lettre de mon père et que je veux le faire d'une manière solide.

Ne voit-on point les lettres que je t'écris ? Réponds-moi là-dessus et ne te fie pas aux apparences. Si tu as des soup­çons, mets dans ta lettre ces mots italiens : II grande Al fier L ; sinon, non.

De tous les temps de ma vie, il n'y en a pas où j'aie été aussi heureux que celui qui s'est écoulé depuis le départ de mon oncir1 jusqu'à ce jour. Je suis dans les intrigues du monde jusqu'au cou, et je vois de quel immense avantage est, dans la conduite de la vie, la connaissance approfondie et rai&onnée de l'homme et de ses passions. Tu n'as pas d'idée de la facilité que ça donne.

Je fais, en me jouant, ce que des hommes qui ont quarante ans d'expérience, re-

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