peut faire votre bonheur sur la terre. Mais vous vous apercevrez bientôt que ce qu'on a fait pour vous, on l'a fait aussi pour vingt autres. Vous la maudirez, vous vous en voudrez bien. Quelque temps après, vous trouvez une femme aimable, d'un tout autre caractère, une femme unique dans son genre ; celle-ci est aussi réservée et aussi douce que l'autre était vive et brillante. Sûre de sa victoire, elle ne vous prévient pas, elle vous laisse faire les avances, vous reçoit avec une froideur apparente qu'elle dément bien vite par un tendre regard. Vous êtes transporté, vous êtes le plus heureux des hommes ; pour cette fois vous n'êtes pas trompé. Hélas ! quinze jours après, vous vous apercevez qu'on répète déjà avec un autre le rôle qu'on avait joué avec vous.
Lassé bientôt de ce commerce de tromperie, vous vous accoutumerez à ne regarder les femmes que comme de charmants enfants, avec lesquels il est permis de badiner, mais à qui l'on ne doit jamais s'attacher. Vous deviendrez alors ce qu'on appelle un homme aimable, vous plaisanterez tout, vous serez entreprenant, vous ferez la cour à toutes les belles que vous verrez, elles vous trouveront délicieux.