Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/85

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un acte de Racine ; c'est le seul moyen de parler français, et ne crois pas qu'on parle bien à Grenoble ; j'ai toutes les peines du monde à me corriger ; on dit à Grenoble : il fallait que j'allas, pour il fallait que j'allasse.

On prononce pére, mére, bétise ; il faut dire père, mère, bêtise ; comme s'il y avait paire, maire, baitise ; en général, tu ne prononces pas les accents, et puis­qu'ils y sont, il faut les faire sentir1.

Adieu, quand je t'écris, je ne puis plus finir. Je te recommande de faire partir mes effets et de lire Racine.

32. — A

A SA SŒUR PAULINE

Paris, 9 pluviôse an XI.
[Samedi, 29 Janvier 1803.]

JE suis triste, ma chère Pauline : je viens me consoler avec toi. Je vais te parler des principes moraux de la litté­rature, c'est-à-dire de ce qui constitue le beau, et de ce qui a engagé les grands

1. C'est cette prononciation défectueuse qu'Henri Beyle fit valoir avant tout auprès de sa famille quand il voulut prendre des leçons de déclamation.