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numéros d’un journal écrit en style obscur, et qui a l’air de se battre pour l’industrie.

M. de Saint-Simon a dit : « La capacité industrielle est celle qui doit se trouver en première ligne ; elle est celle qui doit juger la valeur de toutes les autres capacités, et les faire travailler toutes pour son plus grand avantage. »

Si nous n’y prenons garde, l’on va nous donner un ridicule.

Moi aussi je suis un industriel, car la feuille de papier blanc qui m’a coûté deux sous, on la revend cent fois plus après qu’elle a été noircie. Nommer cette pauvre petite industrie, n’est-ce pas dire que je ne suis ni riche ni noble ? Je ne m’en trouve que mieux placé pour apercevoir le ridicule des deux camps opposés, l’industrialisme et le privilège.

Je veux croire que mille industriels qui, sans manquer à la probité, gagnent cent mille écus chacun, augmentent la force de la France ; mais ces messieurs ont fait le bien public à la suite de leur bien particulier. Ce sont de braves et honnêtes gens, que j’honore et verrais avec plaisir nommer maires ou députés ; car la crainte des banqueroutes leur a fait acquérir des habitudes de méfiance, et, de plus, ils savent compter.