Page:Stendhal - De l’amour, I, 1927, éd. Martineau.djvu/108

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Or, ce soir, je ne puis me dissimuler que j’ai le malheur of being too great an admirer of milady L.

Et peut-être que la musique parfaite que j’ai eu le bonheur de rencontrer, après deux ou trois mois de privation, quoique allant tous les soirs à l’Opéra, n’a produit tout simplement que son effet anciennement reconnu, je veux dire celui de faire songer vivement à ce qui occupe.

— 4 mars, huit jours après.

Je n’ose ni effacer ni approuver l’observation précédente. Il est sûr que, quand je l’écrivais, je la lisais dans mon cœur. Si je la mets en doute aujourd’hui, c’est peut-être que j’ai perdu le souvenir de ce que je voyais alors.

L’habitude de la musique et de sa rêverie prédispose à l’amour. Un air tendre et triste, pourvu qu’il ne soit pas trop dramatique, que l’imagination ne soit pas forcée de songer à l’action, excitant purement à la rêverie de l’amour, est délicieux pour les âmes tendres et malheureuses : par exemple, le trait prolongé de clarinette, au commencement du quartette de Bianca e Faliero, et le récit de la Camporesi vers le milieu du quartetto.

L’amant qui est bien avec ce qu’il aime, jouit avec transport du fameux duetto d’Armida e Rinaldo de Rossini, qui peint