Page:Stendhal - De l’amour, I, 1927, éd. Martineau.djvu/121

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Je citerai le commencement des amours de Séraphine (Gil Blas, tom. 2, p. 142). C’est don Fernando qui raconte sa fuite lorsqu’il était poursuivi par les sbires de l’inquisition..... « Après avoir traversé quelques allées dans une obscurité profonde, et la pluie continuant à tomber par torrents, j’arrivai près d’un salon dont je trouvai la porte ouverte ; j’y entrai, et quand j’en eus remarqué toute la magnificence..... je vis qu’il y avait à l’un des côtés une porte qui n’était que poussée ; je l’entr’ouvris et j’aperçus une enfilade de chambres dont la dernière seulement était éclairée. Que dois-je faire ? dis-je alors en moi-même..... Je ne pus résister à ma curiosité. Je m’avance, je traverse les chambres, et j’arrive à celle où il y avait de la lumière, c’est-à -dire une bougie qui brûlait sur une table de marbre, dans un flambeau de vermeil..... Mais bientôt jetant les yeux sur un lit dont les rideaux étaient à demi ouverts à cause de la chaleur, je vis un objet qui s’empara de toute mon attention, c’était une jeune femme qui, malgré le bruit du tonnerre qui venait de se faire entendre, dormait d’un profond sommeil..... Je m’approchai d’elle..... je me sentis saisi..... Pendant que je m’enivrais du plaisir de la contempler, elle se réveilla.

« Imaginez-vous quelle fut sa surprise