Page:Stendhal - De l’amour, I, 1927, éd. Martineau.djvu/215

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    Je sais bien que de telles académies existent ; mais apparemment avec des règlements dignes de nos académies d’Europe. (Mémoire et discussion sur le Zodiaque de Dendérah à l’Académie des sciences de Paris, en 1821). Je vois que l’académie de Massachusetts, je crois, charge prudemment un membre du clergé (M. Jarvis) de faire un rapport sur la religion des sauvages. Le prêtre ne manque pas de réfuter de toutes ses forces un Français impie nommé Volney. Suivant le prêtre, les sauvages ont les idées les plus exactes et les plus nobles de la Divinité, etc. S’il habitait l’Angleterre, un tel rapport vaudrait au digne académicien un preferment de trois ou quatre cents louis, et la protection de tous les nobles lords du canton. Mais en Amérique ! Au reste le ridicule de cette académie me rappelle que les libres Américains attachent le plus grand prix à voir de belles armoiries peintes aux panneaux de leurs voitures ; ce qui les afflige, c’est que par le peu d’instruction de leurs peintres de carrosse il y a souvent des fautes de blason.