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PRÉFACE
DE LA PREMIÈRE ÉDITION[1]

C’est en vain qu’un auteur sollicite l’indulgence du public, le fait de la publication est là pour démentir cette modestie prétendue. Il a meilleure grâce de s’en remettre à la justice, à la patience et à l’impartialité de ses lecteurs. Mais c’est surtout à cette dernière disposition que l’auteur du présent ouvrage en appelle. Ayant souvent ouï parler en France d’écrits, d’opinions, de sentiments vraiment français, il a raison de craindre que présentant les faits vraiment comme ils sont, et ne montrant d’estime que pour les sentiments et les opinions vrais partout, il n’ait armé contre lui cette passion exclusive que nous voyons ériger en vertu depuis quelque temps, quoique son caractère soit fort équivoque. En effet, que deviendraient l’histoire, la morale, la

  1. Cette préface figure seule dans la première édition de l’Amour, Mongie 1822.
    N. D. L. E.