Page:Stendhal - De l’amour, I, 1927, éd. Martineau.djvu/47

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moins d’esprit qu’à l’ordinaire à la dernière saison des eaux d’Aix, — je continuerai mes questions indiscrètes, et vous demanderai si vous avez lu dans l’année quelqu’un de ces ouvrages insolents qui forcent le lecteur à penser ? Par exemple, l’Émile de J.-J. Rousseau, ou les six volumes de Montaigne ? Que si vous n’avez jamais été malheureux par cette faiblesse des âmes fortes, que si vous n’avez pas l’habitude, contre nature, de penser en lisant, ce livre-ci vous donnera de l’humeur contre l’auteur ; car il vous fera soupçonner qu’il existe un certain bonheur que vous ne connaissez pas, et que connaissait mademoiselle de Lespinasse.