CHAPITRE VIII
ne jeune fille de dix-huit ans, n’a pas
assez de cristallisation en son pouvoir,
forme des désirs trop bornés
par le peu d’expérience qu’elle a des choses
de la vie, pour être en état d’aimer avec
autant de passion qu’une femme de vingt-huit.
Ce soir j’exposais cette doctrine à une femme d’esprit qui prétend le contraire. « L’imagination d’une jeune fille n’étant glacée par aucune expérience désagréable, et le feu de la première jeunesse se trouvant dans toute sa force, il est possible qu’à propos d’un homme quelconque, elle se crée une image ravissante. Toutes les fois qu’elle rencontrera son amant, elle jouira, non de ce qu’il est en effet, mais de cette image délicieuse qu’elle se sera créée.
« Plus tard, détrompée de cet amant et de tous les hommes, l’expérience de la triste réalité a diminué chez elle le pouvoir