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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/103

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1810 — 28 avril.
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paris


enfant ! » Il répondra d’un air tendre : « Oui, je le suis. Vous n’avez pour moi que de l’amitié, et ce que je sens pour vous est bien différent. » Il ajoutera : « Quand je suis devant vous, je ne fais que des gaucheries*. »

Si Mme Roman reçoit vendredi (et que la comtesse P[alfy] n’aille pas chez M. de Schwarzenberg), faire en sorte d’être aimable, très brillant à l’encontre de deux demoiselles joufflues, pour lui prouver que, si je suis gauche et timide avec elle, c’est une préférence que je lui donne.

Journée heureuse, pleine d’idées et de sentiments jusqu’à sept heures que je dîne, pleine d’amusement, de sentiments agréables et de la vue de ce qu’en vérité j’aime un peu de huit heures à minuit. Si j’avais une voiture au lieu d’un cabriolet, je la ramenais ; du moins, elle m’a fait cette question et, sans Pacé qui avait sa voiture, j’avais, moi, un tête-à-tête.


28 avril 1810.[1]


Levé à six trois quarts ; Tivoli, café chez Hardy ; acheté Gray que j’ai lu jusqu’à deux heures. Je vais alors chez Mme Palfy. J’étais en costume militaire, un peu lourd. Telle a été aussi ma conversation. J’étais rempli d’idées d’un tout autre genre.

  1. Commencement de la période de froideur apparente, excellente et bonne amitié, mais his cold for love, or for* ce qui a précédé du 15 au 28 avril. 2 mai 1810.