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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/104

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journal de stendhal

Après la brillante soirée de la veille, je devais mieux faire, mais cependant j’ai tort de prendre dans ma manière d’être avec Mme P[alfy] une raison de mécontentement. Elle m’a reçu avec plaisir, a eu beaucoup de confiance en moi.


23 avril.


Je crains de lui avoir fait une visite un peu longue. Plaisir pur, nouveau, charmant pendant la soirée passée à Monceau*. Je dîne très bien chez les Provençaux, où je vois une très belle figure de femme. De là, chez Mme Doligny, et nous partons pour Monceau, où nous trouvons une dame que j’avais vue le matin chez Mme Doligny et qui, sur le point où l’on peut avoir des amants et n’en point avoir, m’avait vu avec plaisir et considération, comme nous, hommes, nous voyons une jeune veuve de vingt-trois ans qui annonce du tempérament. Il faut que je me fasse honneur de ma modestie, tout ce bavardage est pour éviter cette petite phrase : à laquelle j’avais plu, qui en dit trop cependant*. Nous prîmes des glaces et du punch dans un charmant pavillon entouré de colonnes. Louis fut vers la fin d’une gaieté mesurée, mais qui, vue chez lui, fit effet ; je crois qu’en revenant Mme Doligny lui serra le bras. Ce qui faisait le charme de notre union, formée par le hasard, c’est que nous étions dans ce moment amateurs véritables de la volupté. Nous