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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/107

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1810 — 2 mai.
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paris

n’est pas chez elle, je vais promener à Monceau de une heure à quatre avec Mmes D. et E. ; de là chez Mme Marie.)

J’ai été assez bien avec Marie, surtout au commencement où, ayant quitté absolument mon plat air riant, j’avais accroché la véritable dignité. J’ai été bien toute la promenade, c’est comme hier : attentions, de l’amitié, mais the tender interest, dov’è* ? Peut-être caché, pour ne pas être imprudente. Il est sûr que la passion d’il y a huit jours ne paraît plus. Cependant, en allant, nos jambes se pressent tout le temps et d’une manière marquée, elle ne dérange rien. En sortant, arrêtés devant un homme qui avait de l’étain fondu, je trace avec ma canne sur la surface du métal en fusion un A ; elle suivait mes mouvements, sourit d’en voir le résultat, et s’appuie beaucoup plus sur moi. En total, excepté la passion de l’autre jour, il n’y a rien de mieux que sa manière d’être ; en revenant, elle évite de me regarder, elle est avec moi sur le pied de la meilleure amitié, et je crois que si ces dames parlaient de moi, elles diraient : « Il est fort bien. »


Physionomie générale.


Du 15 avril au 28, intérêt tendre, marqué con brio, et bravant la crainte de se compromettre ; du 28 till now*, bonne amitié, mais plus de brio (2 mai 1810, returning from* Monceau).