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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/118

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journal de stendhal

commode, peu tranquille, de plain-pied. Quatre belles gravures françaises : la Vierge jardinière, Bélisaire, l’Éducation d’Achille et l’Enlèvement de Dejanire, je crois.

Très joli jardin anglais de Trianon, mélangé d’un petit bout à la française ; il y a de grands arbres, grand mérite pour un jardin anglais, et des arbres précieux, plaisir de roi qui ne me dit rien, mais c’est beaucoup pour des âmes qui restent au-dessous de l’amour du beau*.

Je mène constamment Mme Eliott, femme agréable quoique peu jolie et trente et un ans. J’ai été étonné, il y a huit jours, de ne voir nulle affectation et nulle timidité dans une provinciale, mais c’est qu’elle ne l’est pas : elle a été élevée à Paris. J’avais trouvé le plaisir à Sèvres, il ne m’a plus quitté, et s’est à chaque instant rapproché de moi jusqu’à dix heures du soir, que je suis sorti de chez Mme Nardot.


11 mai 1810.


J’avais de l’humeur hier de n’avoir pas vu Marie, ce matin j’ai été animé et ai eu du plaisir en recevant un ordre du ministre qui m’envoie à Lyon*. Je vais déjeuner chez M. D[aru] pour lui en parler, je n’en trouve pas le moment. Je vais chez La Baume ; elle m’avait donné des lettres à plier, quelque temps après je dis :