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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/121

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1810 — 13-15 mai.
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paris

du Danger de la frivolité sont brillamment frivoles, mais sans la moindre couleur dans le style, sans l’ombre de la passion, très ennuyeuses. Je pars demain dimanche, à six heures, pour aller voir des terres avec Martial.


[13-15 mai.]


Voyage des terres.

Le rendez-vous était à six heures bien précises, nous partons à sept passées. Calpurnius, que Pacé m’avait donné pour un original plein de comique et d’esprit, et qui s’est trouvé un homme de quarante-cinq ans, très usé, sans idées nettes, ne se sortant pas par son ton de la place où son accoutrement le fait classer. J’ai constamment occupé le fond de la calèche, et à cause de son mauvais habit. Ma foi, c’était commode, et les préjugés me gênent assez souvent pour en profiter parfois. Cependant, de temps en temps ça me faisait de la peine. (Petitesse, manque absolu de générosité, sottise insupportable, et dans l’autre membre de l’équation manque de politique.)

Voyage agréable. Arpajon, Orléans, Beaugency, Meung, la terre au milieu de la Beauce, revenu dîner à Orléans, Malesherbes à onze heures du soir. Sévérité de l’hôtesse, mais nous voyons le gros cul frais d’une petite paysanne servante. Fontainebleau ; en traversant la Seine vu lever le soleil ; la terre de M. Thevenin ; les Charmettes ; le tire-laine comique