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journal de stendhal

(22 francs) et nous arrivâmes enfin à Pforzheim, craignant sans cesse d’aller dans quelque fossé.

En arrivant à Pforzheim, nous allâmes chez le commissaire des guerres (M. Duché), il n’y avait pas de chevaux à la poste. M. Duché nous en promit, mais bientôt dix voitures arrivèrent à la file. Le maître de poste cherchait à nous nuire parce que nous n’avions rien pris chez lui. Après cinq heures d’attente, je m’emparai de chevaux qui se trouvèrent avoir déjà fait vingt-quatre lieues. Tout le monde nous passa, et nous arrivâmes les derniers à Imunden. En arrivant à l’auberge, je trouvai deux jeunes filles au teint frais, aux yeux…*

Ces petites filles avaient de jolies figures. Je pris le c. à celle qui l’était le moins, j’aurais pu la…*, mais je trouvai cela imprudent au commencement de la campagne. Cela chassa entièrement l’humeur qui me rongeait depuis Pforzheim et je fus heureux jusqu’à Stuttgart, où nous arrivâmes vers les dix heures. Je lus pendant la route la Vie d’Alfieri* (tome II).

Avant d’arriver à Stuttgart, nous aperçûmes à nos pieds Louisbourg, le Versailles du roi de Wurtemberg. Cette jolie petite ville est adossée à une colline en pain de sucre isolée au milieu de la plaine.

La partie de la ville de Stuttgart que nous avons vue est fort bien bâtie. À la poste, on me dit qu’il n’y avait pas de chevaux, parce que « le lendemain » le prince royal et plusieurs ministres devaient aller