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journal de stendhal

situé sur une colline en pain de sucre située dans la ville. Du haut du château qui la couronne, on a une des plus belles vues possibles. Tout le cours de L’Isar. C’est réellement beau et rare. Nous avons déjeuné, et me voici, ayant souci de dormir.

Cette nuit, de peur d’être attaqués par l’ennemi, qui court autour de la ville, nous nous sommes couchés tout habillés, Cuny et moi. Nous avions à côté de nous une voix du nez qui demandait de l’eau. C’est un officier blessé d’un biscaïen entre les deux épaules, qui mourra bientôt, dit M. Heurteloup *.


Landshut, le 24 avril 1809.


Tout le temps que nous avons été à Ingolstadt, je ne me suis pas déshabillé. Nous étions logés n^ 17, à une auberge dont la maîtresse n’était pas bien. J’avais cependant le projet de l’avoir, mais le temps m’a manqué. Au b[ure]au, nous avons reçu la nouvelle d’une grande victoire*. J’en ai vu l’effet sur tout le monde, elle n’a guère été bonne qu’à cela, car elle s’évanouit un peu. Nous avons cependant vu trois ou quatre mille blessés.

Le 22, nous sommes partis pour aller faire le logement sur la route de Landshut et à Landshut. Il était une heure, je venais de me coucher un peu, il a fallu avoir le crèvecœur de me lever. Nous étions conduits par deux paysans et leurs chevaux, qu’ils*