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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/41

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1809 — 24 avril.
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allemagne

ne savaient pas conduire. Nous avons commencé par enfiler le pont du château impérial, nous avons tourné dans la cour avec beaucoup d’efforts et continué notre route sur un très beau chemin très étroit. Vers les trois heures, nous avons aperçu des feux sur les deux côtés de la route, et le Danube. C’était un beau bivouac bien pittoresque, mais il faisait diablement froid. Nous avons passé le Danube sur un pont qui avait l’air d’avoir été fait à la hâte, ensuite traversé la petite ville de Vohbourg, placée d’une manière agréable à l’égard de la route d’Ingolstadt. De là à Neustadt la route est agréable : une plaine entre des coteaux.

En approchant de Neustadt, nous tombons dans les bivouacs. Nous entrons enfin, à la queue d’un convoi, dans cette pauvre petite ville qui a la figure de la dévastation : pas d’habitants, tout ouvert, tout cassé, tout rempli de paille et d’uniformes de toutes les couleurs. Au milieu de cela, les bons paysans allemands conduisant chacun avec flegme la voiture à laquelle on a attelé leurs chevaux, n’ayant de chagrin que celui que leur donne l’embarras que la voiture de leur maître peut leur donner.


A nation born to serve…*


Arrivés à Landshut, C. n’eut pas toute l’activité nécessaire, nous baguenaudâmes, vîmes l’ord[onna-