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qu’il me vendait les secrets du feu prince, qui va être fait comte. En présence d’un tel avancement je jouerai le rôle d’un nigaud.

— Et le pauvre prince se mettra dans la crotte.

— Sans doute ; mais au fond il est le maître, qualité qui, en moins de quinze jours, fait disparaître le ridicule. Ainsi, chère duchesse, faisons comme au jeu de trictrac, allons-nous-en.

— Mais nous ne serons guère riches.

— Au fond, ni vous ni moi n’avons besoin de luxe. Si vous me donnez à Naples une place dans une loge à San Carlo et un cheval, je suis plus que satisfait ; ce ne sera jamais le plus ou moins de luxe qui nous donnera un rang à vous et à moi, c’est le plaisir que les gens d’esprit du pays pourront trouver peut-être à venir prendre une tasse de thé chez vous.

— Mais, reprit la duchesse, que serait-il arrivé, le jour malheureux, si vous vous étiez tenu à l’écart comme j’espère que vous le ferez à l’avenir ?

Les troupes fraternisaient avec le peuple, il y avait trois jours de massacres et d’incendie (car il faut cent ans à ce pays pour que la république n’y soit pas une absurdité), puis quinze jours de pillage, jusqu’à ce que deux ou trois régiments fournis par l’étranger fussent venus mettre le holà. Ferrante Palla était au milieu du peuple, plein de courage et furibond comme à l’ordinaire ; il avait sans doute une douzaine d’amis qui agissaient de