Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/113

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Le docteur sortit sans vouloir écouter Mlle  Anselme, que la duchesse envoya sur ses pas. Il ne se sentait pas d’aise d’infliger des malheurs à une si grande dame et qui avait une taille si belle !

— Quelle grossièreté ! quel oubli de toutes les convenances ! s’écria la duchesse outrée de colère. Comme si l’on ne payait pas à ce grossier personnage la seconde demi-heure qu’il eût pu consacrer à la petite. Qu’on aille chercher Du Saillard.

Le curé parut à l’instant. Ses discours ne pouvaient avoir la netteté de ceux de Sansfin : suivant l’usage de sa profession, accoutumé à parler à des sots et devant garder toutes les avenues contre la critique, la première réponse du curé Du Saillard dura bien cinq minutes. Cette pensée si verbeuse effrayerait le lecteur, mais elle plut à la duchesse, qui retrouvait le ton auquel elle était accoutumée. Le curé entra pleinement dans sa colère contre l’indigne procédé de cet homme que, partout ailleurs, il appelait son respectable ami ; et, à la suite d’une visite qui ne dura pas moins de sept quarts d’heure, la duchesse fut décidée à envoyer un courrier chercher un médecin à Paris.

— La grande objection contre cette mesure,