Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/195

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les châteaux des environs donneraient cinquante louis ou cent louis chacun, selon son degré d’avarice, pour que je fusse pendu haut et court ; mais en attendant ce moment agréable, je me vois le seul agent par lequel ils puissent communiquer avec le peuple. Je joue sur leur terreur comme Lamiel joue sur son piano. Je les augmente et les calme presque à volonté. S’ils obtiennent une très grande victoire, les plus furibonds d’entre eux, ceux qui forment le casino, obtiendront des autres que je sois jeté en prison. Le vicomte de Saxile, jeune homme si bien fait et si fier de sa tournure de crocheteur, n’a-t-il pas dit devant moi à ses nobles associés du casino : « Il y a du jacobinisme à détailler avec tant de complaisance les moyens d’agir que possèdent les jacobins. » Ainsi, si la révolte de Paris, malgré la légèreté de ces pauvres badauds, a l’esprit de faire un mal réel aux Bourbons, je perds ma fortune préparée par tant de soins depuis six ans avec tous les châteaux et les prêtres des environs, d’autres hommes puissants paraîtront dans le peuple, et mon esprit devra faire des miracles pour être associé au déploiement de la force brutale ; si le parti de la cour triomphe et fait fusiller une cinquantaine de députés libé-