Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/315

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pondait Caillot aux compliments sincères de Lamiel ; vous n’avez qu’un écueil à fuir : éblouie par les transports de gaîté que j’ai fait naître quelquefois, ne cherchez pas à m’imiter. Si le cœur vous en dit, osez être le contraire de ce que vous me voyez.

Le comte s’apercevait avec un intime et profond orgueil que, depuis l’apparition de Mme  de Saint-Serve, il était plus recherché. L’autorité dont il jouissait parmi les hommes de plaisir avait fait des pas de géant.

Par hasard, il faisait chaud cet été là, et les plaisirs champêtres étaient à la mode. Le froid et la pluie des années précédentes leur donnaient un vernis de nouveauté. Les plus riches parmi les compagnons de plaisir du comte donnaient des dîners à Mme  de Saint-Serve.

Souvent aussi, pour s’affranchir de l’espèce de gêne qu’impose la vue d’un maître de maison, on faisait des pique-niques à Maisons, à Meudon, à Poissy et jusqu’à la Roche-Guyon. Mais le goût décidé de Lamiel imposait la loi de suivre les premières représentations. Elle voulait appliquer les principes de son maître de littérature. Elle avait une légion de maîtres et tra-