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Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/55

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suivant moi, cherchait l’occasion de le faire comprendre dans quelques conspirations comme on en faisait tant alors. Le curé le croyait capable de tout afin de faire oublier sa bosse aux jeunes filles qu’il avait l’impertinence de courtiser : « Un tel homme, disait le curé, est bien capable de prononcer le mot impie de pétards, et, dans un moment tel que celui-ci, un pareil mot gâterait tout. Dans un mois, nous nous en moquerons. »

La colère du curé fut portée au comble en rencontrant à six pas de lui le regard étonné, plus qu’ironique, d’un jeune écolier de Paris, le jeune Fédor, fils unique de Mme la duchesse de Miossens. — « Ce petit vaurien, arrivé de la veille, se disait le curé, est élevé à Paris, et jamais nous ne verrons sortir rien de bon de cette capitale de l’ironie. Pourquoi cet enfant est-il ici ? La place d’honneur que nous accordons à sa famille est toute voisine de l’autel ; il est capable d’avoir remarqué la traînée de poudre qui a mis le feu aux pétards, et, s’il dit un mot, ces stupides paysans, qui adorent sa famille, répéteront ce mot comme un oracle. »

Toutes ces réflexions finirent par embrouiller