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Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/162

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ainsi que sa maison et moi dans le nombre et ce n’est plus un péché ! Il faut convenir que tout ce que disent mes pauvres parents Hautemare est cruellement bête. Quelle différence avec les paroles du docteur ! Ce pauvre jeune curé Clément n’a, pour tout payement au monde, que cent cinquante francs par an. Je vois bien que, depuis qu’il m’aime, Mme Anselme ne lui fait plus de présents ; le jour de sa fête, elle ne lui a donné que six aunes de drap noir, et encore était-ce un restant du grand deuil de M. le duc. Il reçoit bien quelques cadeaux de madame et quelques pièces de gibier et des volailles des paysans, mais comme le sous-préfet, M. de Bermude, peut-être est-il obligé de dire bien des choses pour n’être pas destitué. Que de longs discours en faveur des ministres nous débite ce pauvre M. de Bermude ; eh bien, crac ! le voilà destitué pour n’avoir pas parlé aux élections comme le voulait son ministre. — Quelle sottise ! quelle imprudence ! dit Madame, c’étaient des bêtises qui n’avaient pas le sens commun ; mais pour lui, ajoute-t-elle, elles avaient le sens de lui faire conserver sa place et maintenant le Bermude va être réduit à végéter avec huit cents livres de rente. Voilà ce qui arrivera toujours à tous ces petits bourgeois qui veulent faire les Romains. »