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Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/247

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CHAPITRE 11


Quinze jours se passèrent, le duc était parfaitement heureux. Son bonheur redoublait chaque jour, mais Lamiel commençait à s’ennuyer. Le duc, qui s’était fait appeler à l’hôtel d’Angleterre M. Miossens tout court, la comblait de cadeaux ; mais Lamiel, au bout de huit jours, se fit acheter des habits qui annonçaient une fille de bourgeois de campagne, et fit emballer les robes et les chapeaux fort chers qui annonçaient une dame de Paris.

— Je n’aime pas à être regardée dans la rue. Je me souviens toujours des commis voyageurs. Je suis sûre que je ne sais pas marcher comme une dame de Paris.

Son défaut, comme femme aimable, était de s’occuper trop peu de son amant, de lui parler trop rarement. Elle en fit un maître de littérature ; elle se fit lire par lui et expliquer la comédie que l’on jouait le soir au spectacle.

Elle vit Mlle Volnys qui donnait une représentation à Rouen et allait au Havre.