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Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/255

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son morceau de vert de houx et se verdit la joue gauche.

Mais la loge aussi était à gauche sur le théâtre ; elle fixa tous les regards du public élégant, et trois billets, d’une longueur formidable, écrits cette fois avec de l’encre, furent apportés à l’hôtel vers les minuit. Elle les parcourut avec un empressement qui se changea bien vite en dégoût.

— Cela n’est pas grossier comme les commis voyageurs, mais c’est bien plat.

Lamiel était parfaitement heureuse et avait presque tout à fait oublié le duc, lorsqu’il reparut au bout de deux jours.

— Déjà ! se dit-elle.

Elle le trouva absolument fou d’amour, et, qui plus est, passant son temps à lui prouver, par beaux raisonnements, qu’il était fou d’amour.

— C’est-à-dire, se disait la jeune paysanne normande, que vous allez être encore plus ennuyeux que de coutume.

En effet, cet essai de liberté de deux jours avait rendu Lamiel tout à fait rebelle à l’ennui.

Le lendemain matin, pendant qu’après leur lever il recommençait à lui baiser les mains :

— Cet être-là est embarrassé de tout ce qui lui arrive ; dès qu’il faut payer de