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Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/329

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vernement, il fait prendre un passeport bien en règle pour L’Amiel.

L’Amiel a deux, trois, quatre amants successifs ; revue des principaux caractères de jeunes gens de l’époque. Intérêt comme dans les contes ; chaque amour dure trois mois, puis regret pendant six mois, puis un autre amour.

Horrible injustice de l’oncle Hautemare envers le pauvre jeune homme qui tient une petite pension dans le village pour le punir d’avoir dit que ce grand corps nu plus grand que nature et peint en couleur de chair que l’on voit cloué à l’entrée de tous les villages de Normandie me fait horreur.

Sansfin est chirurgien à Langanerie, esprit très vif mais sans nulle profondeur, il ne devine rien par imagination, mais sent avec finesse, analyse tout ce qui existe et tout ce qu’il éprouve ainsi qu’un homme couché dans un mauvais lit d’auberge en sent tous les noyaux de pêche.

1o La haine de Sansfin fait souffrir sa vanité.

2o La vanité fait souffrir la haine.

Le but de Sansfin est de lier L’Amiel avec le duc, être aussi faible qu’il est aimable, et plus tard de porter celui-ci à épouser L’Amiel, au moins de la main gauche.

L’Amiel, parfaitement indifférente à la