Page:Stendhal - Les écrits érotiques de Stendhal, 1928.djvu/38

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il voulait pouvoir la respecter et tâcher de se la figurer digne de son amour.

Cette passion lui a laissé un grand amour pour les filles. Il y va beaucoup, sans s’en dégoûter jamais. L’hiver (de l’an xii), il ne quittait pas le Palais-Royal, connaissait presque toutes les filles, et a dépensé beaucoup avec une d’elles, nommée Joséphine. Il a autant de plaisir à foutre une fille qu’une femme honnête qu’il n’aimerait pas.

Vers l’an x, il n’allait plus courir tous les jours les bastringues, il voyait la société honnête. Il allait souvent chez M. Isnard, tribun, chez qui logeait une de ses cousines. Resté seul un instant avec Mme Isnard l’aînée qui touchait le piano, assise sur un sofa où il était aussi, saisi d’un transport il voulut l’enfiler. Il ne lui avait jamais parlé d’amour de sa vie.