Page:Stendhal - Lucien Leuwen, I, 1929, éd. Martineau.djvu/13

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Il ne semble pas toutefois qu’elle ait jamais rien publié jusqu’à sa mort qui survint à Paris le 6 avril 1853. Les avis qu’elle avait sollicités ne l’avaient sans doute point poussée à persévérer dans la carrière des lettres. Du reste voici ces conseils tels qu’ils lui furent adressés de Civita-Vecchia le 4 mai 1834 :

« J’ai lu le Lieutenant, chère et aimable amie. Il faudra le recopier en entier et vous figurer que vous traduisez un livre allemand. Le langage, suivant moi, est horriblement noble et emphatique ; je l’ai cruellement barbouillé. Il faut ne pas avoir de paresse ; car, enfin, vous n’écrivez que pour écrire : c’est pour vous un amusement. Donc, mettre tout en dialogue, toute la fin du deuxième cahier : Versailles, Hélène, Sophie, les comédies de société. — Tout cela est lourd en récit. Le dénoûment est plat. Olivier a l’air de chasser aux millions ; chose admirable dans la réalité, parce que le spectateur se dit : « Je dînerais chez cet homme-là » ; infâme dans la lecture. — J’ai indiqué un autre dénoûment. — Comme vous voyez, j’ai été fidèle à nos conventions ; nul ménagement pour l’amour-propre. — Il faut moins de de dans les noms, et ne pas désigner vos personnages par leurs noms de baptême. Est-ce qu’en parlant de