Page:Stendhal - Lucien Leuwen, III, 1929, éd. Martineau.djvu/139

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péré, ce qui sera prouvé par la lettre que je vais avoir l’honneur de vous adresser, voulez-vous me donner des avis, vous qui connaissez le pays, ou me forcerez-vous à me livrer uniquement à ces deux commissaires de police, sans doute disposés à me vendre au parti légitimiste tout comme au parti républicain ?

— Le plan de campagne arrêté sans ma participation, vous me dites : « Général, je veux me réunir au parti légitimiste, mon mandataire préfère avoir à la Chambre un légitimiste fanatique ou adroit, et ne pas avoir M. Mairobert. » Je ne vous dis ni oui ni non, attendu que ce n’est pas là une action de guerre ou de rébellion. Je ne vous fais pas observer l’effet terrible de cette mesure dans le pays limitrophe de la Vendée, et où le moindre noblillon ne veut pas admettre dans son salon le premier fonctionnaire du département. Ceci bien entendu et convenu, vous me dites : « Monsieur, je suis neuf dans le pays, pilotez-moi. » Est-ce là ce que vous aurez la bonté de m’écrire ?

— Parfaitement, c’est bien ainsi que je l’entends.

— Je vous réponds, monsieur le maître des requêtes : « Je ne puis pas avoir d’opinion sur la mesure que vous prenez,