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Page:Stendhal - Lucien Leuwen, III, 1929, éd. Martineau.djvu/164

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Mgr l’évêque pour mettre de l’huile dans les roues. Je n’ai plus le temps de recevoir de réponse à cette lettre. Quand Votre Excellence la verra, tout sera terminé, et, il y a dix à parier contre un, M. Mairobert sera élu. Mais jusqu’au dernier moment j’offrirai mes cent mille francs, si vous jugez que l’absence de M. Mairobert vaille cette somme.

Je regarderai comme un très grand bonheur que votre dépêche télégraphique en réponse à ma no 2 arrive demain 17 avant deux heures. L’élection du président du collège aura commencé à neuf heures. M. l’abbé Disjonval m’a l’air disposé à retarder jusqu’à ce moment le vote de ses amis. Le scrutin ne sera fermé, j’espère, qu’à quatre heures. »

Leuwen vola chez Mgr l’évêque ; il fut reçu avec une hauteur, un dédain, une insolence même qui l’amusèrent. Il se disait en riant à soi-même, et parodiant la phrase favorite du saint prélat : « Je mettrai ceci au pied de la Croix ».

Il ne traita nullement d’affaires avec Mgr l’évêque. « Ceci est une goutte d’huile dans les rouages, rien de plus. »

À une heure et demie, Leuwen était à déjeuner chez le général, avec lequel il continua les visites dont la liste avait été arrêtée la veille. À cinq heures, Leuwen