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en marge de napoléon
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Quand je dis que Napoléon refusa de faire assassiner les princes pour 40.000 fr.

« Il a cru, qu’en quelqu’état que fussent, les rois, il était de leur majesté de n’agir que par les lois ou par les armes ». (Bossuet, 51. Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, 17 août 1818.)

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Si l’on veut voir si la religion chrétienne est favorable à la liberté, on n’a qu’à relire les oraisons funèbres de Bossuet. (Dominique, 17 août.)

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On n’a jamais que le degré de liberté auquel on pense. Donc, pour être libre, il faut, le vouloir. Napoléon n’était donc pas le véritable obstacle à la liberté en France. Cet obstacle est encore la vieille éducation de la monarchie. Napoléon tombé, les Français ont eu affaire au plus faible des hommes, à de la boue. Voyez avec quelle lenteur ils savent être libres. Donc, Napoléon qui les a rendus heureux et contents douze ans, n’est pas si exécrable. Son plus grand crime est celui-ci : il eût pu avancer leur éducation.