Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/131

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instruire dans les lettres grecques et latines. Sa splendeur durait encore trois cents ans plus tard, sous Constantin. Elle avait été horriblement saccagée et brûlée à la fin du troisième siècle, lors de la révolte des Bagaudes, mais Constantin l’avait réparée.

Attila s’en empara cent cinquante ans plus tard, et, selon la coutume de son peuple, détruisit tout ce qui offrait quelque apparence de civilisation. Les Bourguignons et les Huns se disputèrent les ruines d’Autun. Enfin parurent Rollon et ses Normands, qui achevèrent de détruire le peu qui subsistait encore.

Malgré tant de malheurs, Autun est l’une des villes les plus curieuses de France. Ses citoyens ont toutes les vertus, mais assurément ils n’aiment point les antiquités. Aussi tard que 1762, ils ont construit un séminaire avec les pierres de leur amphithéâtre. En 1788, ils employèrent ce qui restait des matériaux de ce monument pour réparer leur église de Saint-Martin, détruite depuis peu. Cet amphithéâtre avait peut-être été bâti sous Vespasien.

Autun est situé sur le penchant d’une colline rapide, auprès de la rivière d’Arroux, et au pied de trois monticules qui la couvrent à l’orient et au midi.

En arrivant à Autun, j’ai eu le vif plaisir de marcher sur les pierres d’une