Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/138

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— Autun, le 1er  mai 1837.

La soirée, si aimable à Paris, est la partie pénible des voyages, surtout quand on a le malheur de ne pas aimer la vie de café, et de ne plus trouver le bonheur au fond d’une bouteille de vin de Champagne. J’ai lu César, et je vais copier ce que Napoléon dit de ce grand homme, et qui me semble fort judicieux.

César a écrit l’histoire de ses campagnes dans les Gaules, et ses Commentaires ont plus fait pour sa gloire que la conquête elle-même.

César, accablé de dettes à Rome, homme de la plus haute naissance, et célèbre dès sa première jeunesse par ses roueries et sa hardiesse, commença la guerre avec six légions ; le nombre en fut ensuite porté à douze : une légion se composait, si je ne me trompe, de cinq mille cinq cents soldats de toutes armes.

« Il a fait huit campagnes dans les Gaules, dit Napoléon, pendant lesquelles deux invasions en Angleterre, et deux incursions sur la rive droite du Rhin. En Allemagne, il a livré neuf grandes batailles, fait trois grands sièges, et réduit en province romaine deux cents lieues de pays, qui ont enrichi le trésor de huit millions