trente sous peuvent sortir quand ils le veulent. La pharmacie est La meilleure de Lyon, et tellement la meilleure que les gens riches malades y envoient prendre des remèdes. Cet hôpital a huit cent mille livres de rente, indépendamment de ce que lui donne la ville. Les chefs de bureaux y font-ils fortune ?
Les rues de Lyon ne sont point encombrées de malheureux qui chantent, comme je le craignais : on a renvoyé tous ceux qui n’étaient pas nés dans la ville.
Rappelez-vous les malheurs financiers des États-Unis. En 1836, la France avait envoyé à l’Amérique une valeur de 159 millions, dont je ne sais plus combien de millions fournis par Lyon.
M. N… (assez nigaud) disait hier en ma présence : « Vous savez qu’à Paris je ne vais point à pied, eh bien à Lyon, je n’oserais me montrer dans ma voiture. » De quoi a-t-il peur[1] ?
En général, les Lyonnais ont de grands traits assez nobles. Un Lyonnais, qui s’est retiré du commerce avec six mille livres de rente, affecte en marchant des mouvements majestueux ; il porte sa tête avec respect, et jette le regard d’une certaine façon noble. Je reconnais les por-
- ↑ Correction indiquée par les errata de l’exemplaire Primoli, et qu’a exécutée l’édition de 1854. N. D. L. É.