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Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/441

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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

lant, vous trouverez la poste qui vous mènera où vous voudrez.

Il a beaucoup ri de ce trait d’esprit, et s’en allait en le répétant et battant les murs.

Moi, je marchais rapidement, j’avais remarqué la poste en arrivant à Bourges. Tout m’a réussi ; en cinq minutes j’ai retrouvé mon auberge, où une grosse servante m’a mis à la main une chandelle puante dans un chandelier sale ; et j’écris ceci sur ma commode.



— Bourges, le 21 juin.

J’ai oublié de dire qu’hier, à mon hôtel, après m’avoir fait attendre une heure, on m’avait servi dans ma chambre un souper tellement exécrable, que pour n’être pas malade, j’ai été obligé de demander du vin de Champagne.

Heureusement il fait chaud, et je puis tenir la fenêtre ouverte. Qu’on juge de ce que serait une telle auberge, si j’étais obligé d’allumer du feu dans une infâme petite cheminée située à côté de la fenêtre et au fond de laquelle il y a un trou à passer le poing qui communique avec un autre tuyau de cheminée. Grand Dieu ! quelle