Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/70

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tait habituellement une cotte de mailles qui pesait neuf à dix livres.

J’aime mieux qu’il y ait un préfet de police qui quelquefois, il est vrai, fait visiter mes papiers, et ne pas être obligé de marcher toujours armé : ma vie est plus commode ; mais j’en vaux moins, j’en suis moins homme de cœur, et je pâlis un peu à l’annonce du péril.




Montargis, le 11 avril.

Petite ville assez insignifiante. Elle s’est fort embellie depuis 1814, qu’elle a pu jouir des réformes introduites par Sieyès, Mirabeau, Danton et autres grands hommes qu’il est de mode de calomnier parmi les pygmées actuels. Bon souper à l’hôtel de la Poste, fort bien meublé. Dans toute cette journée, je n’ai pas rencontré un seul postillon malhonnête ; je paye à cinquante sous : plusieurs montent fort mal à cheval, ce qui me fâche. Je pensais qu’on pourrait faire une conscription de postillons si les soldats prussiens poussés par les Russes, nous attaquent. Avant de partir, je vais voir la promenade située sur les bords du Loing et du canal de Briare ; insignifiant.