Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
GEORGE DANDIN


La Reconnaissance du comique.


Je ne dois pas entièrement me fier au sentiment présent, il faut un peu que cela soit science chez moi. Il faut porter un exemplaire des Femmes savantes aux Français et noter les endroits où l’on rit, me rappeler ensuite le résultat de ces observations. Il est reconnu que le comique glisse sur tout homme passionné. Il est trop occupé à la recherche du bonheur pour songer à se comparer au personnage ridicule que vous faites passer sous ses yeux. Je suis passionné, ou du moins fortement occupé en étudiant Molière. Donc je puis laisser passer sans rire des choses très comiques qui ont d’ailleurs cet autre inconvénient que je les sais par cœur. Jusqu’ici (page 11) je n’ai pas ri, je me suis seulement rappelé qu’on rit à cette plaisanterie :


Quelque petit savant qui veut venir au monde.


Il me semble que Collé, le fond de la Scène donné, aurait pu placer (dans cette Scène) cinq ou six plaisanteries du plus grand monde, qui auraient fait rire davantage. Cette idée est peut-être téméraire (Voir les notes sur les Femmes savantes, page 150)[1].

  1. Tout ce passage en effet se retrouve pages 13 et 14 dans l’étude sur les Femmes savantes. N. D. L. É.