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Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/174

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LE TARTUFFE

défaut auquel il était facile à un homme tel que Molière de remédier. Placer par exemple un vrai dévot à côté de Tartuffe, un vieil évêque pieux, oncle d’Elmire âgé de soixante-dix ans et retiré à Paris, comme l’ancien évêque d’Alais, Mgr de Bausset, où il jouit de beaucoup de considération dans la clique dévote. C’est en sa présence que l’attaque de Cléante qui commence le quatrième acte aurait été sensée. Il importe à Tartuffe que ce saint homme ne soit pas contre lui. Il le ménage extrêmement. C’est dans le désir de se le concilier, qu’on pourrait trouver le moyen de nous montrer une ou deux fois Tartuffe désappointé. L’évêque dirait à Orgon devant Tartuffe : Ces maximes sont infâmes, en parlant des maximes prêchées par Tartuffe un instant auparavant. Celui-ci trouverait moyen de se retourner. À la fin, l’évêque qui a assez d’esprit, serait convaincu de la scélératesse de Tartuffe, mais pour ne pas nuire dans le public à la cause de la religion ne voudrait rien faire contre lui. Voilà une source de mouvement. D’ailleurs dans cet évêque, on pouvait présenter, toute police à part, les ridicules des vrais dévots, montrer combien il est facile d’abuser de quelques-unes de leurs maximes.

Je trouve à cette pièce un peu du défaut