Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/102

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n’empêche pas que les habitants de ce peuple au milieu desquels plonge le voyageur ne soient extrêmement favorables au bonheur.

La conversation ici n’est pas un jeu. On ne chasse aucun plaisir de vanité. C’est un avis bref et timide que se donnent deux malheureux poursuivis par des espions et fuyant par un chemin bordé de précipices.

4 septembre 1818.

Coni, le…

Nous n’avons passé qu’une nuit à Coni, ville qui passe pour la Béotie du Piémont. Il y a huit jours que la police qui ici se mêle de tout, même des procès entre particuliers, fit défense à un jeune homme de mettre les pieds dans la maison d’un riche particulier du pays dont la femme était sa maîtresse. La porte était soigneusement fermée le soir, le jeune homme s’aidant d’une grille monte par dehors jusqu’au balcon de la salle où se trouvaient les deux époux, attaché à son balcon, et dit au mari : « Pedrin, ti t’as