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Bureaucratie
Lodi, le…



En voyant le peu de liberté politique dont jouit cette belle Lombardie, belle au suprême degré, quoiqu’on n’y cherche que l’utile, je ne pourrais réconcilier les prodiges de culture, de bonheur, et de richesses avec cette ligne de Montesquieu : « Les pays ne sont point cultivés en raison de leur fertilité, mais en raison de leur liberté. »

J’ai trouvé le secret en parcourant avec dégoût les lettres de M. Fiévée. La Lombardie a bien la Monarchie absolue, si vous voulez[1], mais elle n’a pas la Bureaucratie. Toutes les petites affaires n’y sont pas décidées par des commis claquemurés dans un bureau bien chauffé, à trois cents lieues des intéressés.

M. Fiévée donc, cet homme d’esprit au service de la Féodalité (1re  et quatrième lettres).

Un paysan demande qu’on lui concède un petit terrain vague et inculte afin de

  1. Mais un despotisme sans aristocratie et sans prêt isme, par conséquent juste toutes les fois que l’intérêt du roi et celui du sujet s’accordent, et il s’accordent sans cesse en 1819.