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et qui lui accorde ce petit terrain moyennant une rétribution annuelle de trente-cinq centimes.

Voilà le vice rongeur de l’administration d’un despote homme de génie, voilà ce que les sots ont eu garde de lui reprocher, voilà ce qui n’existe pas en Lombardie sous la sage et très sage administration de la maison d’Autriche.

Remarquez que le pauvre paysan n’obtient son bout de terrain que dix-huit mois ou deux ans après la demande, et que comme là où il n’y a pas de liberté et par conséquent d’opinion publique, il faut payer en argent tous les services des conseillers d’État, préfets, sous-préfets, etc., cette concession de trente-cinq centimes coûte deux ou trois mille francs de gages d’employés. Et qui paye ces deux ou trois mille francs ? Le pauvre paysan par les impôts.

Le même vice existe en Angleterre sous une autre forme[1].

Les Princes autrichiens seraient tous d’excellents préfets. Le Ministre de l’Intérieur M. de Saurau, homme supérieur, fait faire par des collèges subalternes toutes les petites affaires. Il se réserve ainsi

  1. Voir l’article Naples, page… (extrait de Birkbeck.)