l y avait une fête de la vierge à Recco[2].
J’y suis allé avec les petites
filles de l’ancien doge S…, qui ont
été élevées en Flandre, dans un couvent
dont ma tante était abbesse. Nous étions
dix montés sur des ânes ; nous nous faisions
spectacle à nous-mêmes par cette
petite route toujours en corniche sur la
mer et qui monte ou descend sans cesse
pour passer les promontoires dont les
vagues ont ruiné le bout. Gaieté folle,
à l’italienne, sans nulle affectation. Je profite
de cette liberté pour quitter la troupe
en arrivant à Recco ; je suis à pied le
rivage de la mer ; j’ai regret de n’être pas
né en Italie.
Quoi de plus insensé que de laisser empoisonner son âme par des événements qui ont eu lieu parce qu’il devaient arriver… !
- ↑ Si l’on comprend bien les notes elliptiques placées en marge de ces pages : elles auraient été écrites en décembre 1818, et tirées de l’Eclectic Review, august 1818, N. D. L. É.
- ↑ À seize kilomètres de Gênes. (Note de J. de Milty qui le premier, mais très infidèlement, a publié ce fragment.) N. D. L. É.