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Lord Byron ; sa mort a produit une vive sensation de douleur ; j’ai vu, à cette occasion des larmes dans de beaux yeux romains. Je viens, dans ce moment, d’écrire à Londres pour faire venir trois exemplaires des Conversations de L. Byron, par le capitaine Medwin. J’invite les jeunes Anglais qui liront ces pages et qui me croiront de bonne foi et sans passion, tel que je suis, un vrai cosmopolite, à chercher à se lier à Rome avec les jeunes gens du mezzo ceto.

La haute société anglaise, à l’exception de la feue duchesse de Devonshire, a évité de se lier même avec la haute noblesse romaine, qu’elle rencontre tous les soirs ; car, sauf le temps du théâtre, pendant le carnaval, chaque jour il y a une belle soirée diplomatique. Les plus agréables sont chez M. le duc de Laval, ambassadeur de France. C’est un homme fort poli, qui a été intime ami de Mme de Staël, de Mme Récamier et de Ferdinand VII roi d’Espagne. De huit à neuf heures trois cents personnes, parmi lesquelles les cinquante plus jolies femmes de Rome et toutes les Anglaises présentes à Rome, arrivent chez M. le duc de Laval. On s’assied, on circule dans quatre salons magnifiques. Il est curieux de voir vingt vieux cardinaux, dont plusieurs ont été fort galants, le cardinal