Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Albani, par exemple, circuler au milieu de ces cent jolies femmes qui, par parenthèse portent des robes de cour très décolletées, très favorables au display of the fraîcheur of the skin[1]. L’année dernière la pauvre miss Bathurst brillait dans ces réunions ; plusieurs étrangers la trouvaient la plus belle personne de Rome ; d’autres préféraient à miss Bathurst Mme  Dodwell (c’est une grande dame romaine qui a épousé un Anglais). Mmes  Bonacorsi, Martinetti, Sorlofia, etc., brillaient avec les deux beautés que j’ai nommées les premières. Les cardinaux étaient grands admirateurs de la fraîcheur de miss Bathurst ; elle était souvent entourée de trois ou quatre. Le plus empressé était le beau cardinal de Gregorio, fils naturel du roi d’Espagne, Charles III, et qui vient chez les ambassadeurs pour les engager à le faire pape à la mort de Léon XII, que tout le monde regarde comme prochaine. « La Sainte Alliance, dit-il aux ambassadeurs, veut un pape qui lui soit dévoué ; où peut-elle trouver mieux que moi, qui suis un Bourbon, quoi qu’on en dise ! »

Mme  la comtesse Apponyi, ambassadrice d’Autriche, est fort respectée à Rome, parce

  1. For you : fort décolletées, elles laissent à découvert la gorge et les épaules.